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« RenardÔ et la pierre magique de la fondation. »

 

Il était une fois, au cœur d’une grande forêt enchantée, la forêt Haute de Léodégarie, cette forêt unique, pleine de vie, pleine d’animaux, d’arbres, de fleurs et de personnages merveilleux, un renard, un jeune renard héroïque et masqué qui avait une mission, celle de défendre la Nature, un jeune renard d’une dizaine de cycles de saisons, rusé, pas comme les autres : RenardÔ!


Il était vêtu d’une tunique noire, de gants et de bottes noires, d’une ceinture à sa taille dont la boucle ronde était brillante comme de l’or, et dans laquelle apparaissait un R du précieux métal doré. RenardÔ possédait un grand chapeau bleu ceint au sommet d’un fin ruban noir, ajoutant à sa silhouette une touche de mystère. Son chapeau était magnifique, assorti à la couleur de sa cape, et arborait une longue, belle et remarquable plume blanche, donnant à notre jeune héros du panache et un air presque théâtral! Et depuis peu de la magie lui permettant de s’exprimer et d’écrire au monde…. Sa cape, splendide, longue et ample comme celle d’un mousquetaire, était de couleur bleu saphir. Elle flottait au vent. Brodé sur le bas de sa cape, un petit R bleu y apparaissait. RenardÔ, avec son regard bleuté, tant engagé qu’émerveillé sous son masque noir de héros, et son sourire malicieux, n’était pas seulement élégant, il était aussi unique, courageux et le protecteur de la Nature, bienveillant.

Nature l’avait choisi parce qu’en son cœur il l’aimait.


Chaque matin, notre héros faisait le tour de l’immense forêt de Léodégarie pour s’assurer que les tous arbres respiraient encore et que tous les papillons et toutes les abeilles volaient encore, pour écouter que tous les oiseaux chantaient et que tous les ruisseaux s’écoulaient et murmuraient encore. Il veillait à ce que toutes les fleurs s’ouvrent encore au soleil, que tous les animaux aient encore de quoi manger, et que tous les êtres vivants blessés soient soignés. Il aimait naturellement aider tous ceux qui en avaient besoin, et assurer qu’en Nature, il y ait un lendemain.


Un midi, alors que le soleil, à son zénith, habillait de reflets d’argent l’eau des rivières, et que Renardô aidait des fourmis à construire leur maison avec de la bonne terre nourricière, habitée et préservée du pays, un vieux hibou messager lui apporta une lettre enroulée dans une écorce.


RenardÔ, intrigué, la prit, remercia le messager, assuré d’être compris. Car désormais il savait parler la langue de tous les êtres vivants. Le hibou, joyeux pris son envol, et monta gracieusement dans les airs, Renardô déroula alors le message :


« Cher RenardÔ,

La nature t’appelle… Une pierre ancienne, source d’équilibre pour les saisons et la vie, pour le jour et la nuit, a été oubliée, et elle repose dans une immense prairie, mais un mal ancien et sombre s’en approche.

Toi seul peux la retrouver et la protéger, car sans elle l’équilibre de la Nature tout entière pourrait être brisé. « Une pierre magique ! » s’écria RenardÔ. Puis il poursuivit sa lecture.

« Cette pierre porte le symbole du Pentagramme bienveillant et des 5 éléments par lesquels on trouve toujours plus en creusant : l’harmonie du Feu, de l’Eau, de la Terre, de l’Air et de l’Esprit. Nature sait compter sur toi. Bonne chance à toi héros de la forêt! »


« Si la Nature a besoin de moi! Je serai là! »

s’écria RenardÔ en bondissant.

Il se mobilisa immédiatement, salua les fourmis, lesquelles à leur tour lui souhaitèrent du courage et lui dirent d’être prudent. Puis elles reprirent leur ouvrage. RenardÔ lui poursuivit le sien, il ajusta son chapeau et fit tournoyer sa cape, puis il se lança, le cœur battant!!!, sans attendre dans cette nouvelle aventure.


Il débuta son périple en passant par la clairière ancestrale, celle des grands arbres Anciens. Là, les vieux feuillus dressés en cercle, s’adressèrent à lui, l’invitant à s’arrêter un instant, et lui offrirent une graine de lumière, qui apparut dans leur feuillage, qui sembla flotter dans les airs, et qu’ils déposèrent religieusement au centre de la clairière, sur un tapis de mousse. 

« Elle t’éclairera si tu viens à douter, et ainsi tu pourras reprendre la voie de ton cœur, lui seul sait tout guider. » murmura un hêtre centenaire, qui par sa taille et sa ramure semblait être le patriarche.


RenardÔ s’en approcha, la récupéra, le et les remercia d’un mouvement de son chapeau, puis il entreprit de s’en faire un pendentif. Pour ce faire il enroula la graine autour d’une fine tige de violette pour lui en faire une sorte de cocon, ensuite il l’accrocha à une jeune tige de viorne qu’il ramassa, pour s’en faire un collier. Il porta le tout à son cou, et le dissimula dans sa tunique. Il ressentit en lui monter une force protectrice.

Puis il s’enfonça dans les sentiers secrets de la forêt, ceux que seul un cœur pur pouvait emprunter.


Sur le chemin il croisa une gentille libellule, laquelle lui demandant gentiment où il se rendait, il lui indiqua aller tout droit, elle lui répondit :


« Reste sur tes gardes RenardÔ et fais bien attention à tes oreilles. Tu comprendras. » Il la remercia. La belle libellule aux longues ailes et au corps recouvert d’une robe alternant anneaux tantôt noirs tantôt couleur or, s’éleva dans les airs et avec une rapidité incroyable reprit la direction des étangs sauvages.


Elle l’avait mis en garde, à juste titre, en effet, la route vers la pierre n’était pas facile. Il dut tout d’abord traverser le marais à voix haute et des roseaux dormeurs, là où les roseaux chantaient pour endormir les voyageurs. Mais RenardÔ, malin, conseillé par la gentille libellule, se boucha les oreilles avec de la mousse et du lichen, et ainsi son chemin, poursuivit.


Le deuxième obstacle se dressa devant lui, ce fut une rivière étrange, la rivière aux brumes égarantes, couverte d’un brouillard qui chuchotait des mots pour détourner les voyageurs.

— « Tu n’y arriveras jamais… »

RenardÔ resta concentré et poursuivit.

C’est alors que montèrent de partout encore davantage de mots, qui s’évertuèrent à le déstabiliser…

« Tu es trop jeune pour une si grande mission… »

« Tu n’es pas assez… »

« Tu es faible face à l’adversité… »

« Tu finiras par échouer… »

« Tu finiras par tomber »


Les paupières de RenardÔ commencèrent à se fermer… son esprit se mit à divaguer…


Les mots affluèrent encore…

Jusqu’à lui asséner …

« Tu ne peux plus te réveiller… »


Il commença à s’assoupir, puis entre rêve et réalité, il entendit comme la voix si chère à son cœur lui faire part des mots, ceux là les plus intimes. À ces mots… RenardÔ releva immédiatement les paupières, animé par une force incroyable qui ressurgit de lui, il se reprit ! se souvenant de ce que lui disait toujours son père…son papa! Renart… :


« Fils, quand tu entends des voix qui te font douter, pour te tirailler et peut être même pour mieux te voir sombrer, écoute ton cœur pour les terrasser. Lui ne te ment jamais. »

Alors il ferma les yeux, écouta le battement de la graine de lumière, repensa à son père et traversa sans peur.


La troisième épreuve fut quand il grimpa la colline aux vents tournants.

Au sommet d’une haute colline balayée par des vents puissants, une rafale tenta d’emporter sa cape, mais RenardÔ planta ses bottes dans le sol et cria :


« Cesse immédiatement ! »

Puis une bourrasque violente tenta de lui voler sa plume.


Mais il la fixa d’un geste de mousquetaire et cria plus fort encore :


« Je ne suis pas ici pour moi, je suis ici pour protéger ! »

Le vent, surpris, se calma aussitôt et devint bienveillant avec RenardÔ , soufflant doucement et l’enveloppant délicatement pour l’aider à monter la colline, la traverser, et l’emmener dans la bonne direction.


Enfin, il arriva à l’immense prairie d’herbe. 

Un gentil orvet le voyant avancer lui dit : « Bonjour RenardÔ, je suis le lézard de verre, et crois moi ou pas, j’y vois clair, si tu continues tout droit, fais bien attention, une ombre géante rôde, je préfère te prévenir même si je te sais courageux, clairvoyant comme moi et que je sais que toi tu y arriveras. »


RenardÔ le remercia grandement et avança dans cette prairie. C’était un lieu singulier, fait de hautes herbes et ça et là, des vestiges d’un édifice ancien apparaissant au sol et recouverts de végétation. Au centre des ruines dispersées, posée, trônait la pierre magique. Bloc de pierre taillé, carré, de couleur sable, et sur sa surface, on distinguait clairement un pentagramme gravé, assurément l’ouvrage d’un bâtisseur.

 

« Cette pierre est magnifique » pensa RenardÔ. Il ressentit en la regardant comme une aura l’enveloppant. « Je jurerai entendre son battement ! » se dit-il. « Comme un cœur qui bat… » s’émerveilla t-il. Il allait pour s’en approcher, mais pour son drame, comme surgissant du néant , une créature s’interposa entre lui et la pierre magique. Elle était entourée par une créature d’ombre, née de la pollution, de la destruction et de l’oubli.


Là, près de la pierre, une ombre noire l’attendait désormais. Elle avait la forme d’un vieux serpent d’ombre, mais ses yeux étaient vides, et son souffle sentait la fumée et la cendre.

 

« Tu viens pour la pierre ? Tu n’es qu’un rêveur. Le monde n’a plus besoin ni de magie ni de poésie. Inspirons nous des hommes ! Alors entends bien! la Nature c’est fini! Il faut laisser place aux routes, aux machines, aux murs, à la technologie… »

 

RenardÔ pour la première fois, sentit son cœur se serrer. Il pensa aux cabrioles de ses amis les écureuils, aux arbres chantant près du lac, au Molière sur sa scène entouré de tous les animaux ! à tous les enfants qui lui souriaient en entendant ses histoires…à tous les poèmes et les rimes qui donnent de l’émotion et touchent, à toutes et à tous qui vivent en harmonie, à la Nature qui est la mère de tous les êtres vivants!

 

RenardÔ combattif s’exprima : 

« La Nature n’est pas un rêve. C’est une promesse. Tant qu’il y aura des enfants qui croient, tant qu’on plantera un arbre ou qu’on sauvera une abeille, elle vivra. Et moi, je serai là pour la défendre. » s’exclama RenardÔ.


« Foutaise » lui répondit l’ombre. Laquelle ajouta « Tout ça va mourir, ombre et abysses doivent advenir! pour le progrès Nature sauvage disparaître ! Tout Nature doit disparaître ! voici notre avenir! »

 

RenardÔ, plus touché encore, plus combatif alors, ne sortit pas d’arme. À la place, il parla et d’une voix solennelle et pure d’un enfant dit :


« Cette pierre appartient à la Nature, elle porte son sceau de la magie. Elle veille sur les forêts, les rivières, la course des saisons du soleil et de la lune, sur les enfants, la magie et sur les rêves, que Nature sait nous offrir. Ce n’est pas avec la force et les ténèbres qu’on la mérite, mais avec le respect et l’esprit le plus lumineux qui soit. »


Ses paroles étaient si sincères si puissantes,

si pénétrantes que la créature d’ombre alors vacilla doucement, fragilisée.


Une brève accalmie…


Car hélas ! l’ombre noire! se renforça à nouveau et répondit : 


« Cette pierre m’appartient désormais et toute la Nature disparaîtra ! Les saisons vont disparaître. Le cycle du jour et de la nuit va disparaître! Fini la course libre du soleil, fini la course libre de la lune! Fini la Nature ! Fini la magie ! Fini la poésie ! 


Tout sera contrôlé, Nature sera domptée, les éléments seront ma propriété, et toi, son héros, tu finiras, là, toi aussi, terrassé! à mes pieds ! »


À ces mots, le regard de RenardÔ devint dur et implacable, une énergie aussi puissante que celle d’un volcan monta en lui, l’ombre avait été trop loin, c’est alors que la graine de lumière sur son collier s’illumina de plus belle. 

RenardÔ l’arracha de son collier et la brandit devant l’ombre. 

Un rayon de lumière jaillit et toucha la créature d’ombre, qui hurla… puis se dissipa doucement, comme de la fumée dans un ciel clair.

 

RenardÔ l’avait vaincu ! 

Soudainement la prairie entière sombra alors dans la nuit. 


La pierre s’illumina et flotta jusqu’à lui. Dès qu’il la toucha, chaque branche du pentagramme brilla d’une couleur différente : rouge, bleu, vert, jaune et argent.


La pierre s’éleva alors doucement dans les airs, et une colonne de lumière monta vers la lune. RenardÔ était stupéfait!


Puis elle redescendit et le jour remplaça la nuit!


Puis RenardÔ fut émerveillé de voir que les saisons se succédèrent les unes après les autres.


Il perdit la notion de temps.


Il se retrouva brièvement au printemps et un splendide papillon vint lui tenir compagnie.

Quelques secondes plus tard il se retrouva en hiver, et c’est un gentil rouge gorge qui l’accompagna. 

Et ce fut reparti, comme dans un manège, tout tourna encore, il se retrouva en été, le bourdonnement de l’abeille rassurante lui vint comme un ami.

À peine le temps de déguster, qu’il se retrouva en Automne, et le bel écureuil vint à ses côtés.


Sous ses yeux émerveillés, les saisons, au manège magique de la vie, défilèrent. Printemps, été, automne, hiver… toutes vinrent lui parler.


Quand les saisons eurent fini de défiler, et qu’il se retrouva là où il était auparavant, il constata que des fleurs poussèrent instantanément, que les pierres se mirent à vibrer comme pour chanter, et un vent doux souffla à nouveau sur le monde. Un souffle apaisé, harmonieux et de retour à l’équilibre vint lui frôler subtilement le visage et fit aussi délicatement frémir tant sa plume que sa cape.

 

RenardÔ était heureux, rassuré, s’en alla reprendre le chemin du retour en direction de sa forêt, tout en ayant bien pris soin, préalablement, de déposer la pierre dans un écrin qu’il fabriqua avec des lianes de viorne et un doux duvet de mousse issue de la forêt. Il alla placer la pierre magique au cœur de la fondation, sur la colline de l’arche, la dissimula dans les herbes, non loin de son immense chêne. Là, se dit-il « J’en suis sûr, près du Molière, elle veillera sur la Nature pour toujours. »


RenardÔ avait réussi. Et c’est à ce moment-là, qu’un cadeau du ciel descendit vers lui!


C’était magique ! Une fiole divine lui était offerte et la voix de la Nature lui indiqua :


Cette fiole renferme les 5 éléments et pour ton acte de bravoure pour Nature, tout autant que ta valeur au combat, elle te revient à toi! Tu n’auras qu’à les invoquer, l’un, l’autre, ou tous ensemble, quand tu en auras le besoin et ils t’aideront instantanément, tu peux en être certain !

RenardÔ était émerveillé, ce don était extraordinaire! RenardÔ avait démontré tout son courage et toute sa volonté, et cette récompense était exceptionnelle. Tout redevint instantanément normal, RenardÔ entreprit sa marche de retour, la fiole précieuse sous sa cape.


En redescendant, la colline était toujours aussi merveilleuse, RenardÔ lui était rassuré, en effet sa belle Nature allait demeurer. Tout à coup il songea, ce pouvoir, « le pouvoir à la plume ! » . Il s’arrêta donc un instant, il retira sa belle plume de son chapeau et écrivit avec, dans l’air en direction du ciel, le mot « Lumière ». Il avait apprit et transmis à la fois, alors heureux il reprit sa course, en direction de sa haute forêt de Léodégarie.


Depuis ce jour, RenardÔ raconte aux enfants du monde, de génération en génération, cette histoire. Laquelle se relate tour à tour, par bien faiseurs de contes et d’Histoire.


Depuis ce jour, on raconte aussi que chaque fois qu’un enfant plante un arbre, sème une graine ou aide un animal, donne un coup de main à Nature, une plume blanche apparaît quelque part, portée par le vent… comme un clin d’œil de RenardÔ, elle vient se poser vers les défenseurs et les résistants du vivant.


Et on raconte inévitablement aussi que dans les nuits et les moments les plus sombres, peut jaillir de nous la plus éclairante lumière.

 

« Face aux ténèbres il faut brandir la lumière, et considérer que chaque lumière compte, et qu’elle l’emportera toujours sur les ombres, oui même sur les ténèbres, oui mêmes les plus sombres. Quant à Nature il faut agir en bienveillance, pour elle en ce monde chaque geste compte. Chaque pierre posée pour elle compte pour ses fondations. Alors imaginez cette pierre ci de cette fondation là. Chaque graine compte aussi, imaginez, oui, imaginez juste un instant que ce soit une graine de lumière, elle pourrait, toutes et tous, nous sauver. »


 Candide Linarès

 

 

 

Parution aux éditions Colette (libres) le 1er Juin 2025

 

« RenardÔ et le trésor englouti. »

 

Un jour, RenardÔ voulant aider les poissons en période de sécheresse, aida à construire un barrage. Il apporta son soutien à des castors afin de les aider à transporter des troncs jusqu’à la rivière et à en faire l’ouvrage. Un insecte, gerri le patineur s’avança sur l’eau. Il portait un tout petit rouleau de feuille roulé sur son dos, noué d’une petite ficelle faite par les fées, message à destination de son héros.

 

RenardÔ parlant le langage de tout être vivant, le remercia. Son ami heureux d’être messager, le remercia à son tour, et reprit son patinage non sans oublier pour prendre son élan, de faire un mouvement ample au préalable et de dessiner sur l’eau le R de son héros.

 

RenardÔ déroula le message :

 

Il était vide.

 

D’abord surpris, il ne prit pas cela pour un tour, ni une farce, non il se souvint simplement de ce que lui disait, Renart, son papa « Tout vient à point à qui sait attendre, il en va ainsi, aussi pour un Renart, même ceux au cœur tendre.».

 

RenardÔ termina paisiblement son ouvrage.

 

Ce fut le lendemain que tout se révéla…

 

Dans la forêt Haute de Léodégarie, tout semblait en harmonie. Le printemps offrait ses parfums, les bourgeons s’épanouissaient, les oiseaux chantaient, et RenardÔ, fidèle à lui-même, veillait sur le vivant.

Mais ce matin-là, un frisson parcourut l’écorce des arbres. Tout à coup, les grenouilles du marais ne chantèrent plus. Les libellules volèrent en cercle, perdues. Et les oiseaux, subitement silencieux, regardèrent en direction du lac du bois de conchi.

 

Renardô, alerté par cette atmosphère étrange, prit la direction de la rivière puis se rendit au bord de l’eau. Là, flottait une plume couleur d’or, étrange et brillante. En la ramassant, une voix douce souffla dans l’air :

 

« RenardÔ, le vivant est menacé sous les eaux. Le souvenir d’un trésor oublié, jadis confié à ceux qui servaient la lumière, est sur le point d’être souillé. Il doit être protégé. Les ténèbres risquent de s’en emparer, et la vie tout entière pourrait bien s’assombrir.»

 

Renardô comprit que sa nouvelle mission allait être périlleuse et l’amener sous la surface.

 

Renardô était ingénieux et commença à réfléchir à se fabriquer un moyen de respirer sous l’eau, toutefois au regard du danger, il se souvint du conseil de son père, Renart lui avait fait rencontrer son ami ingénieux.

Vieux plume. Vieux plume était un vieux sage, et il savait manier tout outil et avec qui on pouvait apprendre bien des techniques. Lui assurément l’aiderait à plonger dans les profondeurs.



Il s’enfonça dans la forêt , prit la direction des vieilles forges, pour retrouver le vieil ami qui habitait non loin.

 

Il le retrouva, à l’extérieur, il semblait revenir d’une marche, avec son vieux bâton. Il le salua « Bonjour, vieux plume »

 

Lequel en retour lui lança en souriant :  « Tiens qui voilà! Queue de feu! »

 

« Vieux plume voyons. Je suis le fils de Renart, respecte-moi. »

 

« RenardÔ, Renart m’a fait renaître, je lui suis reconnaissant, mais toi que m’as-tu fait ? Si tu veux quelque chose, c’est donnant donnant. »

 

« Donnant donnant? »

 

« Ou plus précisément, une énigme quand tu as un besoin, et si tu la résous, mon aide tu obtiens. »

 

« Tu me taquines. »

« Evidemment queue de feu, toutefois , l’énigme je maintiens. »

 

« Vieux plume! S’écria RenardÔ, j’ai besoin de plonger! Nature à besoin de moi ! et je sais que mon père t’a remis un croquis, un croquis légendaire. Celui de Da Vinci! »

 

« Un croquis de Da Vinci ! Ben Voyons… Et d’où viendrait-il? » rétorqua Vieux plume.

 

« Bien souvent j’ai voulu savoir d’où il venait !

Et toujours il disait, découvre ce secret! »

 

« Sacré Renart, il te sait pour t’en cacher autant. »

 

« Vieux plume, le croquis du plongeur! » 

« L’énigme, mon enfant! »

 

« Allons-y pour l’énigme. »

Dit RenardÔ souriant.

 

« Parfait » dit le vieux hibou. Le voilà qui s’assoit sur une grosse souche d’arbre, ajuste son monocle, et dit avec une voix théâtrale :

 

« Très bien, queue de feu. Voici les 5 énigmes des éléments. Si tu les résous toutes, tu auras la sagesse des anciens… ou au moins une combinaison de plongée unique ! »

 

« Allons-y » dit RenardÔ, concentré.

 

« Je suis partout autour de toi.

Je n’ai ni couleur, ni odeur, ni forme.

Tu ne peux pas me voir,

Mais sans moi, tu ne peux pas vivre.

Je fais gonfler les ballons,

Et j’aide le feu à brûler.

Qui suis-je ? »

 

« L’air ! » Répondit notre jeune héros.

 

« Bravo ! » Le vieux hibou tape dans ses mains, tout content puis ajoute :

 

« Oui, tu es malin, c’est l’air ! Pur! Invisible mais indispensable ! »

 

Puis il se gratte la tête, et dit :

 

 

« Je peux naître d’un frottement ou d’une étincelle.

Je suis chaud, je danse, je brille.

Je dévore tout sur mon passage,

Mais je peux aussi réchauffer et cuisiner.

Qui suis-je ? »

 

(Longue réflexion de RenardÔ, Vieux plume chuchote alors un indice : je suis un peu capricieux, je disparais sans air…)

 

« Le feu ! »

 

Vieux plume enchaîna alors : 

 

« Je tombe du ciel et je vis dans les rivières.

Je peux être douce ou salée,

Solide, liquide ou vapeur.

Sans moi, rien ne pousse.

Qui suis-je ? »

 

(Vieux plume : parfois calme comme un lac, parfois furieuse en un torrent.)

 

« L’eau ! »

 

« Je suis sous tes pieds et pourtant je bouge.

Je porte les forêts, les montagnes, les maisons.

Je cache des trésors anciens et des racines profondes.

Parfois, je tremble et fais peur…

Qui suis-je ? »

 

(Vieux plume : je peux être de sable, d’argile, ou de roche.)

 

« La Terre ! »

 

Et enfin vieux plume dit : 

« Je ne pèse rien, mais je peux être lourd.

Je pense, j’imagine, je crée, je raisonne, je rêve.

Je ne suis ni un muscle ni un os,

Mais sans moi, tu n’es plus vraiment toi.

Qui suis-je ? »

 

(Vieux plume : je vis dans ta tête, mais je ne suis pas ton cerveau.)

 

« L’esprit ! »

 

« L’esprit! Ainsi soit-il ! » s’écrira vieux plume. Il poursuivit « L’esprit de RenardÔ ! Vif! Tu les connaissais tous pas vrai ! Ton père est derrière tout ça ! »

 

« Ma curiosité et ma réflexion vieux plume, étaient là pour moi. »

 

« Très bien, Je vais t’apporter mon support, suis-moi, nous nous rendons à mon atelier, tu vas m’y aider. »

 

L’atelier ! Quel atelier pensa RenardÔ. Plein d’outils, de potions, d’alchimie ! Et le fameux croquis ! Le vieux hibou le retira d’une pile de croquis poussiéreux. 



« Il existait donc bien ! » s’exclama RenardÔ.

« Celui-ci c’est le mien. » dit l’ancien.

« Mais alors mon père quand il parlait du croquis ? »

« Ton père parle de celui d’une autre invention, élévatrice assurément. »

« Celui-ci est celui de la combinaison de plongée que le savant a imaginé il y a des siècles, et nous allons nous en inspirer pour créer ensemble celle faite pour toi.

Prends cette feuille blanche, et dessine-la.»



Cette première étape accomplie, il fallut fabriquer une rallonge en bois à la table de vieux plume , afin de disposer du maximum de place pour étendre la combinaison qu’ils créaient.

 

RenardÔ l’aida du mieux qu’il put.

Tant et si bien qu’il fut récompensé, et reçu un outil « Précieux pour le travail du bois » lui dit vieux plume, ajoutant :

« Un objet offert, c’est plus qu’un cadeau, c’est tout un univers. »

 

L’ouvrage terminé, RenardÔ vit l’objet du croquis fabuleux devenir réel, et bien adapté à son corps et sa morphologie. « L’artiste italien serait fier » lui lança vieux plume.



« Sans toi » répondit le jeune renard « je n’aurai pas réussi. » « Bien sûr que si » lui répondit vieux plume. « Tu es créatif et fort habile, et quand on veut on peut ! » S’écria-t-il.

 

Dans l’atelier forestier, notre jeune héros enfila une combinaison de plongée étrange et élégante, faite de cuir, teinte à l’ocre jaune, inspirée des dessins de Léonard de Vinci.

 

« Merci vieux plume ! »

« Je t’en prie mon jeune ami, n’oublie pas, comme nous l’avons imaginé et testé ensemble, de bien faire flotter le gros tonneau et d’y avoir bien relié le tuyau en cuir souple, l’air te sera vital. »

« Oui vieux plume, l’air me sera amené par ce tuyau souple jusqu’à ma combinaison, relié de l’autre côté au récipient de bois flottant. »



« Parfait. Une dernière chose queue de feu, comment as-tu su devoir percer ce mystère ? 

As-tu reçu un message? »

« Oui de Nature, de sa voix même. Le parchemin par contre étonnamment était vide. Rien n’y était écrit. »

 

« Étrange mon ami, à moins que …et as-tu songé qu’il pouvait s’agir d’encre invisible ? Parfois les messages les plus précieux peuvent être à décoder… »

 

« Mon dieu tu penses !

Comment le révéler ! »

 

Vieux plume lui expliqua qu’à son retour il lui réserverait, moyennant une nouvelle énigme bien sûr, un moment d’apprentissage pour déchiffrer et en réaliser un lui-même !

 

RenardÔ heureux le remercia et ajouta :

« Je devrais au retour m’en assurer et en avoir le cœur net. »

 

Il reprit le chemin de l’aventure et se rendit jusqu’au lieu-dit du bois du lac de Conchi.

Il plongea dans ce lac mystérieux, où l’eau devenait de plus en plus sombre à mesure qu’il descendait.

 

Le lac, vu de la surface, ne payait pas de mine. Mais en dessous, il révélait toute une autre dimension. Comme par magie, plus on y pénétrait plus il s’étendait et devenait profond.

 

Des poissons naviguaient paisiblement et le lac devenait de plus en plus grand et de plus en plus profond au fur et à mesure qu’il s’y aventurait.

 

La descente se passait bien, la combinaison fabuleuse fonctionnait très bien.

Mais soudain, un ennemi marin — on eut dit un kraken d’encre noire, tant son apparence était celle d’une pieuvre géante horrifiante et diluée, aux tentacules noirs comme des rubans d’algues toxiques — surgit des abysses puis simultanément d’un geste vif de tentacule, il coupa net le tuyau d’air de RenardÔ.

 

RenardÔ devant cette apparition effrayante, fut terriblement surpris, il laissa échapper de ses mains les deux sacs de sable qui lui avait donné du poids et permis ainsi de descendre au fond du lac. Au fond duquel sans plus aucun air, il suffoqua… « Mon dieu l’air me manque. Pensa-t-il . » 



C’est alors qu’il mobilisa tout son esprit au regard du danger, puis se souvint des mots de Nature :

 

« Les 5 éléments ! Tu n’auras qu’à les invoquer quand tu en auras besoin et ils t’aideront instantanément ! »



Il ferma les yeux, plaça sa main sur son cœur, et murmura :

 

« Élément de l’air, viens à moi! »

 

Il invoqua l’élément et instantanément deux événements incroyables se produisirent, un éclair transperçant l’eau du lac vint frapper et terrasser le kraken qui s’évapora, tandis qu’une bulle d’air géante sut alors envelopper notre jeune héros. »

 

Un souffle invisible le recouvrit. Il était sauvé. Sous la bulle magique qui l’entourait et le protégeait, il retira sa combinaison et ainsi sut revenir à ses habits de super héros.

 

Il retrouva son souffle. Respirant pleinement à nouveau, il pouvait désormais marcher sous l’eau, comme sur la terre ferme, protégé par cette sphère d’air pur et magique.

 

C’est alors qu’apparut un être étrange : un crapaud doré à la peau scintillante.

 

« Bonjour RenardÔ, je suis Goldy, guide des eaux profondes. Si tu cherches le trésor, demande audience au roi Triton, souverain des abysses. »

 

Goldy nagea longtemps, RenardÔ le suivit, jusqu’à une grotte formée de corail ancien. Là trônait le roi Triton à crête, assis sur son trône, couronné et tenant fièrement son trident.



La couronne du roi arborait un bien étrange symbole.

 

RenardÔ s’adressa à lui, lui fit part du danger pour son royaume autant que pour tout le royaume du vivant. 

 

Le roi triton, lui adressa solennellement ceci :

 

« Bien des chasseurs de Trésor sont venus pour mettre la main sur celui-ci, sacré , alors pourquoi devrais-je te faire confiance?

 

Je suis sensible aux mots, pourquoi, ou, pour qui es-tu ici ?

N’essaie pas de mentir je saurais le sentir. Qu’est ce qui t’emmène ici! »

 

RenardÔ écrivit en bulle d’air le mot Nature devant le roi subjugué puis lui fit part en transparence de tous les événements.

 

Triton écouta l’histoire de RenardÔ puis, à l’issue, dans un silence solennel, pointa son trident vers l’ouest.

 

« Là gît le navire des Templiers, englouti par l’oubli. Mais souviens-toi, tout trésor a un prix. Va défendre notre Nature, le royaume de tous les royaumes, le royaume du vivant! »

 

RenardÔ poursuivit son aventure, laissant sur son passage des ruines anciennes, comme celles d’une cité oubliée et disparue sous les eaux.

Tandis qu’il avançait, il vit une lueur au loin, il en prit la direction. Plus il avançait plus il sentait le lac devenir sombre derrière lui. La menace demeurait, les ténèbres se répandaient.



RenardÔ découvrit alors un navire templier, qui gisait au fond du lac, incroyablement préservé, comme par magie, et abritant une faune marine incroyable. Il entra dans la coque percée, là l’eau y était étrangement calme.

 

Un coffre, duquel émanait une lumière qui l’avait guidé jusqu’à là, l’attendait, et en l’ouvrant, il fut subjugué ! il vit devant lui un monceau de pièces d’or et ce pourquoi il n’eut que les yeux, le Saint Graal : le calice étincelant, irradiant d’une lumière dorée. Une voix ancienne, différence de celle à Nature, pleine d’échos, murmura alors :

 

« Bois… et la vie éternelle te sera accordée. »

 

RenardÔ resta immobile. Son cœur battait fort. Puis, il répondit :

 

« Ce don n’est pas pour moi. La vie éternelle n’a de sens que si la vie elle-même est protégée. Que ce calice demeure ici, pour que jamais Nature ne disparaisse. »

 

Et il referma doucement le coffre.

 

« Bois voyons, et tu auras la vie éternelle. »

 

« Non merci. »

 

« L’éternité ! »

 

« L’éternité ?

Pourquoi convoiter toujours plus, la vie est là, il suffit de la cueillir et la vivre pleinement. 



L’éternité voyons ! Le bien le plus précieux ! Tant convoité par tous les hommes! 

RenardÔ paisiblement répondit : on vit , on meurt, et en Nature on renaît. Alors…

Et puis surtout, tout l’or du monde ni même la vie éternelle ne sauraient remplacer la richesse de ma forêt. 

 

Par contre je veux bien user du pouvoir du Saint Graal… »

 

« Tu m’as pourtant fait comprendre à l’instant que la vie éternelle n’était pas importante. 

La mienne non, celle de ma forêt si! Celle de tout le règne du vivant et de Nature par la même ! »

 

« Tu as un cœur noble et pur, et tu as réussi toutes épreuves, tes intentions sont nobles , Bois dans ce calice, tu n’auras pas la vie éternelle RenardÔ, ici-bas en tout cas , même si après tout se poursuivra pour toi, mais je te confirme, la vie, et le vivant, la Nature et les enfants, eux se poursuivront, tout le temps. Les ténèbres ne demeureront pas, et la vie poursuivra. »

 

RenardÔ but dans le calice sacré, puis le redéposa.

« Ainsi soit-il, la vie se poursuivra » dit la voix.

 

Le sol trembla. RenardÔ fut emporté délicatement par un courant qui l’entraîna non loin de l’épave. Une lumière douce s’éleva du fond du lac. Un coquillage géant, une coquille Saint-Jacques gigantesque, s’ouvrit lentement.

À l’intérieur, un second coffre, orné de la croix templière, attendait RenardÔ.

 

RenardÔ l’ouvrit.

La lumière qui en sortit monta depuis les profondeurs jusqu'à la surface, et poursuivit jusqu'au ciel pour faire apparaître dans un rond géant de lumière le R lumineux qui touchait les nuages. « Un peu à l'image d’un signal digne d’un super héros, quand on l’appelle » dit la voix en écho. Puis la voix ajouta « Là il s’agit de Nature ! Dès lors que ce signe apparaîtra, c’est qu’en Nature on a, urgemment, besoin de toi. »

 

Il regarda dans le coffre.

À l’intérieur il découvrit : une pièce d’or templière extrêmement lumineuse sur le côté pile de laquelle on voyait templiers et templière chevaucher un cheval géant et où il était écrit finement  « Et Pluribus Unum, Fiat Lux et Lux Fuit » qu’il délaissa et une épée de bois d’entraînement, qu’il saisit, légère, ancienne, parfaitement préservée, mais puissante. La lame de bois portait un mot gravé :

 

« Chevalier du Vivant. »

 

Le pommeau arborait une croix verte de templier.

 

La voix pleine d’écho s’éleva à nouveau :

« RenardÔ saisit là, elle est écrite pour toi, et pour Nature. Pour Nature…met un genou à terre…. »

Notre héros paisiblement le fit. Puis la voix lui indiqua « Je te fais ainsi chevalier de l’ordre du vivant ! »

 

« Un ordre ancien? » demanda RenardÔ

 

« Un ordre nouveau, te correspondant et correspondant à ton destin . 

Un ordre de bâtisseurs réinventé au service de la Nature, et non plus des croisades des hommes quand bien même pour… moi… je veux dire pour… Dieu. »

 

« Pourquoi cette pièce? d’un or dont je n’aurai que faire, et pourquoi sur ce pommeau d’épée une croix verte au service d’un dieu !? »

S’exclama RenardÔ.

 

« Cette pièce, est un RenardÔR, que j’ai faite pour l’ordre, glisse là dans ta poche, car je sais que tu n’as que faire de l’or, mais un jour tu sauras par l’analyse le faire rayonner et par l’usage le transformer en plomb. » dit la voix.



« Quant à la croix verte templière ? » Ajouta le héros.

« L’ordre des Templiers du Vivant arbore une croix verte pour marquer son alliance avec les forces naturelles autant que spirituelles. »

 

« Cet ordre existe? »

« En effet mon enfant, et des êtres précieux s’y emploient au Vivant »



« Incroyable ! »

« Et garde enfin en tête que ton épée désormais est dotée d’un pouvoir… Même dans les ténèbres les plus profondes, même face au néant le plus sombre, pointe ton épée en direction de tes menaces et la lumière les percera! »



RenardÔ remercia et tout à tout il fut doucement emporté.

 

RenardÔ remonta à la surface dans un tourbillon agréable et divin, sa tête et son chapeau à plume, auréolé de bulles. Plus il remontait en direction de la surface, plus l’eau du lac devenait claire et douce. La Nature l’attendait sur la rive, sous la forme d’un vent parfumé de thym sauvage, et elle lui murmura :

 

« Tu n’as pas pris RenardÔ . Tu as offert. Tu es désormais Chevalier du Vivant. Cette épée, porte-la pour celles et ceux qui ne peuvent se défendre. Tu en feras bon usage j’en suis certaine, dans tes combats à venir… » « Pour Nature! Pour toi ! S’écria-t-il »

 

Renardô inclina la tête, mit l’épée sur le côté de sa ceinture, et souriant « Je la baptise la Renardine! »

Depuis ce jour, on raconte que, dans les lacs les plus purs, il arrive qu’une bulle magique apparaisse soudain…

Et si tu tends bien l’oreille, tu peux entendre un murmure :

 

« Celui qui protège, celui qui offre, est plus puissant que celui qui prend. »

 

Et parfois, au bord de l’eau, on trouve aussi… une petite brindille de bois comme une épée de bois, plantée dans la vase.

 

Comme un rappel que le courage n’a pas besoin de métal, juste d’un cœur qui bat pour le vivant.

 

« Celui qui protège sans rien attendre,

Celui qui offre sans vouloir garder,

Est plus fort que mille guerriers armés.

Car le véritable trésor…

C’est un cœur prêt à aimer,

Et une main prête à semer,

En Nature et pour Nature préservée. »

 

Et certains disent enfin que lorsque le vent se lève sur ce lac, on entend une voix douce, presque chantée :

 

« Tant qu’il existera un être pour défendre le vivant, la lumière en Nature ne s’éteindra jamais. »

 

Candide Linarès

 

Parution aux éditions Colette (libres) le 9 Juin 2025

 

 


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